Hypnose... Comment l'évaluer

En déambulant cet après-midi dans la médiathèque de Thionville, je suis tombé sur le numéro 73 de la revue Cerveau & Psycho de janvier 2016. Je vous résume le contenu de cet article dont le titre est « Hypnose, acupuncture… Comment évaluer leur efficacité ? ».

Pour évaluer un soin, la méthodologie consiste à réaliser un essai clinique dit « randomisé ». C’est-à-dire qu’on tire au sort des patients qui prendront le traitement à évaluer tandis que d’autres prendront le traitement de référence dont on connaît les effets. Cette approche issue du monde du médicament n’est pas transposable en l’état aux pratiques complémentaires comme l’hypnose ou l’acupuncture qui tiennent compte du corps et de l’esprit.

Du fait que le progrès de la médecine de ces derniers siècles est basé sur les avancées de l’anatomie et de la physiologie, on aboutit à une pensée médicale « biologique ». La preuve : les spécialités médicales sont nommées selon les organes qu’elles soignent : pneumologie, cardiologie, urologie etc… Un exemple de la primauté de l’anatomie est le fait que dans l’enseignement médical, 500 heures lui sont dédiées alors que la psychologie ne se voit attribuer qu’entre 10 et 20 heures.

L’efficacité d’un soin est donc évaluée sur l’amélioration d’un critère quantitatif censé refléter l’état de santé du patient ignorant le fait que la santé est une notion complexe avec des aspects objectifs et subjectifs qui n’ont jamais été mesurées dans une seule et même étude. Il est à noter aussi que les effets secondaires ne sont détectés que quand ils surviennent très rapidement après les traitements.

Que dire des soins non médicamenteux ? Il a été démontré dans plusieurs études que l’hypnose diminue la consommation des médicaments. Mais la pensée biologique tend à considérer tout soin ayant un effet « non spécifique comme un « placebo » et donc un traitement au rabais ou même du charlatanisme. Et pourtant une approche thérapeutique optimisant les soins non spécifiques a un réel intérêt clinique ! Même si les pratiques non conventionnelles n’étaient que des « super placebos », elles ont un intérêt clinique !

L’industrie pharmaceutique finance ses essais et se rattrape sur le prix des médicaments. On ne peut pas demander aux hypnothérapeutes et autres acupuncteurs d’en faire autant. C’est donc à l’état de s’en charger. Il en va de l’intérêt de toute la société.

Le fait que le monde médical commence à s’intéresser aux pratiques complémentaires au risque d’ailleurs d’en exclure les praticiens qui proviennent d’autres horizons va peut-être accélérer les choses et conduire au dépassement de la pensée biologique.

Eugène Mpundu

31 mars 2017

 

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