Un, deux, trois: fermez les guili-guilis

L’été dernier, j’avais passé trois semaines dans un endroit magnifique, un petit golfe au nord d’Ajaccio. Un endroit paradisiaque, encore préservé du tourisme de masse mais pour combien de temps encore ? Dieu seul le sait. Tous les matins, j’allais méditer au bord de la mer, sur un rocher, dans un coin pas très fréquenté. Perché sur ce promontoire, je me sentais bien. J’adorais la sensation des vagues qui venaient me lécher les pieds tout en me caressant les oreilles avec leurs grondements d’intensité variable. Et la vue de la mer induisait en moi une transe qui me permettait de m’évader.

Parmi les personnes qui ont partagé avec moi ces quelques jours, il y avait ma filleule de 6 ans et demi. Comme tous ceux qui ont eu des enfants peuvent l’imaginer, elle était à fond dans sa période des « pourquoi », « c’est quoi » etc… Ma filleule est très chatouilleuse et les séances d’application de crème solaire se transformaient très vite en parties de rire. « Tu me chatouilles ! » répétait-elle à sa mère. Et bien entendu, sa mère réagissait en lui faisant des guili-guili. Et pendant ce temps-là tout le monde attendait pour aller à la plage. « Tout le monde » c’était en fait ma femme et moi. Un jour, impatiente de partir à la plage, ma femme lança à ma filleule : « tu n’as qu’à demander à ton parrain comment on ferme les guili-guili ». Et la gamine se tourna vers moi : « Tonton, c’est vrai que tu peux fermer les guili-guili ? ».

C’est ainsi que j’ai dû faire la démonstration de ce talent qui étonnait tant mes enfants quand ils étaient jeunes. Etant très chatouilleux, généralement, je ris avant même que l’on ne me touche. Dès que je décide de « fermer les guili-guili », je ne ris plus. Ma filleule était épatée. En fait, le jeu consistait à annoncer la couleur : « attention je ferme les guili-guili » ou «c’est bon, c’est ouvert ». Quand je relâchais les guili-guili, je riais à ne plus pouvoir m’arrêter. « Tonton, est-ce que tu peux m’apprendre à fermer les guili-guili ? ». Comment ne pas satisfaire une telle demande, faite avec cette voix mielleuse et dégoulinante que savent prendre les petites filles de six ans et demi quand elles veulent obtenir quelque chose ?

Pour fermer les guili-guili, il faut se concentrer, prendre une très profonde inspiration, expirer et penser très fort : « je ferme les guili-guili ». Après plusieurs tentatives infructueuses, ma filleule a réussi à le faire. Elle était très fière d’elle et en faisait la démonstration aux nouvelles copines qu’elle s’était fait à la plage. Bien entendu, quand les guili-guili étaient ouverts, elle théâtralisait un peu son rire.

Mes lecteurs qui pratiquent la programmation neurolinguistique ont déjà trouvé ce qui se cache derrière ce phénomène. S’agirait-il d’une dissociation entre le toucher et la réaction qu’il est censé produire ? Personnellement, je l’assimile à de l’autohypnose. Je coupe le lien entre la perception du guili-guili et le rire qui en découle généralement. Ou plus simplement, je fais comme si je ne sentais rien.

Une chose est sûre : si vous jouez à ce jeu avec vos enfants ou vos petits-enfants, le succès est garanti !

Alors ? Qu’est-ce que vous attendez ?

 

Eugène, Coach de Vie.

 

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